Absentéisme – Les premiers constats liés à la suppression du jour de carence

Neuf mois après l’introduction du statut unique, quels sont les premiers constats sur le plan de l’absentéisme et des coûts associés pour nos entreprises ? Si l’absentéisme semble rester sous contrôle, il y a de réelles répercussions financières pour l’employeur.

Le statut unique pour les ouvriers et les employés a été introduit le 1er janvier 2014, entraînant du même coup la suppression du jour de carence. On craignait dès lors que cette suppression du jour de carence se traduise dans les faits par une augmentation de l’absentéisme de courte durée chez les travailleurs. Une étude menée par Securex auprès de 23.000 employeurs (pour plus de 200.000 travailleurs) révèle que ce cas de figure reste actuellement limité. Il n’en reste pas moins que cette situation entraînera un surcoût. Les coûts liés à l’absentéisme des ouvriers augmenteront cette année d’encore 2 % en raison des jours supplémentaires de salaire garanti à payer.

En 2013, les entreprises n’étaient pas tenues de rembourser le premier jour d’absence pour maladie (d’une durée inférieure à 14 jours) aux ouvriers et employés à l’essai. Contre toute attente, les entreprises qui appliquaient le jour de carence étaient confrontées à 18 % d’absences en plus pour maladie de leurs ouvriers, par rapport aux entreprises qui ne l’appliquaient pas. Le jour de carence (le non-paiement de ce premier jour) ne réduisait donc pas le nombre d’absences de courte durée. Au contraire ! À moins qu’il ne soit imposé par le secteur, les entreprises qui n’appliquaient déjà plus le jour de carence en 2013 l’ont potentiellement supprimé parce qu’elles ne croyaient pas en de telles mesures symptomatiques pour lutter contre l’absentéisme, mais bien en des mesures curatives et préventives. Toutefois, le jour de carence, et donc sa suppression, ont-ils un effet sur l’absentéisme ? Manifestement oui, mais il est limité.

Depuis la suppression du jour de carence (lors de l’introduction du statut unique en janvier 2014), le prestataire de services RH constate un impact limité, mais néanmoins significatif, sur les absences de courte durée. La tendance générale du nombre d’absences de courte durée au cours du premier semestre 2014 se caractérise par une diminution. Cependant, cette baisse est bien moins marquée dans les entreprises qui sont passées du non-paiement au paiement du premier jour de maladie que dans celles qui payaient déjà le premier jour de maladie en 2013. Les ouvriers des entreprises contraintes de supprimer le jour de carence en raison du statut unique se portent dès lors un peu plus facilement malades qu’avant la suppression, un effet constaté tant pour le premier que pour le deuxième trimestre de 2014.

La diminution de 16 % des absences de courte durée entre le premier trimestre de 2013 et la même période en 2014 semble liée au fait que nous avons connu, au début de cette année, l’épidémie de grippe la plus courte de ces 10 dernières années : ce n’est donc pas la suppression du jour de carence, mais une saison grippale particulièrement clémente qui explique la baisse de l’absentéisme des travailleurs belges au début de cette année.

Si la suppression du jour de carence n’a pas entraîné la hausse redoutée du taux d’absentéisme parmi les travailleurs, l’impact financier pour l’employeur belge a, quant à lui, considérablement augmenté.

Si toutes les entreprises avaient payé le premier jour d’absence en 2013, tous les employeurs auraient eu à supporter ensemble un coût dû à l’absentéisme de 1,18 milliard d’euros pour les ouvriers et de 1,88 milliard d’euros pour les employés (contre 1,16 et 1,87 milliard d’euros), soit une augmentation de respectivement 1,8 % et 0,4 %. Toutefois, seuls 20 % des ouvriers et 2 % des employés peuvent prétendre à un jour de salaire garanti supplémentaire. C’est donc pour ce groupe restreint que l’augmentation du coût de l’absentéisme s’exprime de la manière la plus sensible, même sans que le nombre d’absences augmente : à hauteur de 18 %.

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