Augmentation de l’absentéisme : un phénomène enfin sous contrôle?

Après plus d’une dizaine d’années d’augmentations successives, il semble que l’année 2016 marque un arrêt dans la progression de l’absentéisme. Il est sans doute encore trop tôt pour crier victoire. En effet, au cours de l’année dernière, 62,65% des travailleurs belges ont été absents au moins un jour pour cause de maladie.En 2016, l’absentéisme en Belgique est resté pratiquement au même niveau qu’en 2015. Cette tendance mérite d’être soulignée, étant donné que l’absentéisme était en forte augmentation depuis 2004. Voici les enseignements de cette étude basée sur des chiffres de SD Worx concernant plus de 620.000 travailleurs employés dans près de 18.000 entreprises belges du secteur privé.

« Le pourcentage total d’absentéisme (à savoir le rapport entre le nombre moyen de jours de maladie et le nombre de jours prestés) a enregistré une augmentation de 0,12% en 2016 pour atteindre les 5,52% en 2016. Sur cent jours de travail, l’employeur belge reste donc chez lui en moyenne 5,52 jours pour cause de maladie. L’absentéisme de courte durée (moins d’un mois de maladie ininterrompu) progresse de 2,59% en 2015 à 2,64% en 2016. L’absentéisme de longue durée (d’un mois à un an de maladie ininterrompu) passe de 2,81% à 2,88%. »

 

“Les nouvelles règles élaborées par le gouvernement pour accompagner les malades de longue durée en leur proposant un emploi adapté à titre définitif ou temporaire sont déterminantes dans ce cadre. Depuis le début 2017, des parcours spécifiques sont en place en vue de réintégrer le travailleur malade dans son entreprise ou sur le marché du travail. Grâce à ces mesures, les malades de longue durée peuvent reprendre le travail progressivement et à leur rythme, en conservant leurs allocations de maladie. Il est naturellement encore trop tôt pour voir tous les effets de ces mesures, mais nous espérons qu’à terme, elles influenceront les statistiques positivement. On observe aussi qu’un nombre croissant d’entreprises prennent des mesures ciblées pour prévenir l’absentéisme”, indique François Lombard, Consultant HR chez SD Worx.

Marie-Noëlle Schmickler, médecin et directrice de Mensura, estime que les entreprises peuvent très aisément faciliter la réintégration des malades de longue durée : “Les entreprises peuvent sensiblement accroître la probabilité de réintégration de leurs malades de longue durée en maintenant tout simplement le contact avec eux pendant leur absence. Les collaborateurs absents pendant une longue période pour cause de maladie ont souvent du mal à franchir le pas et reprendre le travail. En gardant le contact, cet obstacle devient largement moins insurmontable. 92% des malades de longue durée travaillant dans des entreprises qui maintiennent le contact reprennent leur poste. Ce pourcentage n’est que de 64% dans les entreprises qui ne le font pas.”

Les collaborateurs les plus actifs durement touchés.

« Comme escompté, l’absentéisme global augmente en fonction de l’âge du travailleur. Chez les travailleurs les plus jeunes (moins de 30 ans), l’absentéisme total se situe à 3,98%. Dans la catégorie des 30-50 ans, il est de 5,32%, pour 7,02% aux 50+.

À noter, l’augmentation de l’absentéisme global est la plus faible chez les 50+ : de 7,01% en 2015 à 7,02% en 2016. Chez les employés de moins de 30 ans, l’absentéisme global augmente de 3,88% en 2015 à 3,98% en 2016. Chez les employés de 30 à 50 ans, l’absentéisme augmente de 5,18% à 5,32%.

L’âge n’a par contre aucun effet direct sur l’absentéisme de courte durée. Dans ce cadre, on note que ce sont surtout les trentenaires qui s’absentent pour de courtes durées (2,75%). Cette situation est probablement imputable aux multiples activités des personnes de cette tranche d’âge, qui complique l’instauration d’un bon équilibre entre le travail, la famille et les loisirs. Il arrive peut-être plus souvent aux trentenaires de voir cet équilibre perturbé et d’être absents pour quelques jours. »

Revalider le lien avec l’ancienneté ?

Le pourcentage global d’absentéisme augmente fortement au cours des quatre premières années d’ancienneté. Chez les travailleurs ayant moins d’un an d’ancienneté, l’absentéisme global est de 3,2%, il augmente ensuite à 4,76% chez les travailleurs ayant de 1 à 2 ans d’ancienneté et passe à 5,80% chez les travailleurs ayant de 3 à 4 ans d’ancienneté, excédant ainsi l’absentéisme moyen (5,52%). On remarque en revanche que l’absentéisme de courte durée diminue à nouveau après cinq ans d’ancienneté.

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