Crédit-temps: la révision des modes d’accès inquiète du côté syndical

La révision des procédures d’accès au crédit-temps figure dans la liste des projets qui construisent l’accord gouvernemental. Dans la foulée des premiers mouvements sociaux initiés au début de ce mois de novembre, la CNE s’inquiète aujourd’hui de l’impact de cette révision sur l’emploi. Rappelons rapidement quelles sont les 3 mesures prévues par le nouveau gouvernement en la matière.

Mesure n°1: la suppression du droit aux allocations d’interruption de carrière pour le crédit-temps sans motif ainsi que la fin de l’assimilation pour ce genre de crédit-temps dans le cadre du calcul de la pension.

Mesure n°2: le maintien du crédit- temps avec motif existant. Sauf pour le motif “suivre une formation reconnue”, le droit au crédit-temps avec motif sera porté à 48 mois pour tous les motifs.

Mesure n°3: en ce qui concerne le crédit-temps fin de carrière (‘emplois de fin de carrière’), la limite d’âge serait à nouveau augmentée et passerait cette fois de 55 à 60 ans. Il est possible que les crédit-temps spécifiques fin de carrière à partir de 50 ans disparaissent.

La CNE réagit donc à ces propositions: « Dans sa déclaration de politique générale, le gouvernement Michel entend notamment durcir l’accès au crédit-temps. L’allocation en cas de crédit-temps ne sera maintenue que si le travailleur est parent d’un jeune enfant ou dans le cadre de soins et de formation (jusqu’à présent, aucune justification n’était requise). Le crédit-temps de fin de carrière ne sera plus possible qu’à partir de 60 ans (avec suppression des exceptions à partir de 50 ans pour les métiers lourds et les carrières longues). Il s’agit bien entendu d’une mesure idéologique. En effet, dans sa déclaration de politique générale, le gouvernement veut augmenter le travail à temps partiel contraint qui correspond à une mesure de pure flexibilité. D’autre part, ce même gouvernement veut diminuer drastiquement le travail à temps partiel lié au crédit-temps utilisé par les travailleurs pour mieux concilier vie privée et vie professionnelle. »

L’organisation syndicale entend souligner la probable dégradation des conditions de travail au seins large ainsi que le risque encouru sur le plan de l’emploi et demande le retrait pur et simple des mesures concernant le crédit-temps, déjà réformé par le précédent gouvernement.

« Chaque année, en moyenne, plus de 30.000 équivalents temps plein bénéficient d’un crédit-temps dans une formule qui ne sera plus possible suite aux décisions gouvernementales. Le travail ainsi libéré dans l’entreprise par le crédit temps a comme conséquence, soit de créer de l’emploi au travers de l’embauche de remplaçants, soit de répartir le travail laissé par les absents au sein du personnel existant et de diminuer ainsi la masse salariale dans l’entreprise. Conséquences: Dans les entreprises qui embauchaient pour remplacer les travailleuses et travailleurs en crédit-temps, ces postes de remplacement seront purement et simplement supprimés. Et dans les entreprises qui ne compensaient pas les absences pour crédit-temps par des embauches supplémentaires – mais en profitaient pour répartir le travail entre collègues – la conséquence sera qu’elles vont se retrouver avec un surplus de personnel pour une même charge de travail. Bon nombre d’employeurs invoqueront alors une perte de compétitivité pour justifier des licenciements. Dans les deux cas de figure, le risque de voir des milliers d’emplois disparaitre est bien réel. »

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.