Définir quel est le nombre réel de travailleurs en burn-out? Mission impossible pour les statisticiens.

« Burn out, l’épidémie progresse à grands pas… » Tels sont les titres de presse relatifs au nombre de cas de burn out observés dans nos entreprises. Pourtant, selon les chiffres communiqués ce lundi sur base des données de l’INAMI, 28.000 travailleurs belges souffrent de burn out, alors que 16 mois plus tôt – en septembre 2016, le nombre était estimé à 80.000!

Ne minimisons pas la portée d’un phénomène bien concret dans nos organisations. Toutefois, la méfiance est de rigueur vis-à-vis des statistiques. En effet, en septembre 2016, les média annonçaient que, selon l’INAMI toujours, 80.000 Belges souffriraient chaque année de burn-out, même s’ils précisaient qu’il n’y a pas encore de statistiques réellement fiables en la matière. Le nombre de cas aurait-il chuté entre-temps. Négatif, évidemment !

Nous avions insisté déjà en décembre 2016 sur le caractère saisonnier de ces chiffres (voir ici : http://www.peoplesphere.be/fr/les-chiffres-du-burn-out-un-phenomene-saisonnier/). Il est piquant de constater que les chiffres annoncés en 2007 (29.000 cas environ) sont passés à plus de 80.000 en 2014, pour revenir à hauteur de 28.000 donc en ce début d’année 2018. Ces variances n’ont pas grand sens, et surtout aucune valeur scientifique. Que constate-t-on ? Une grande confusion dans la qualité des diagnostics (burn out ou dépression ?) et en conséquence sans doute, un faible taux de guérison en vue d’un retour au travail dans de bonnes conditions en vue d’un meilleur épanouissement professionnel.

La reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle, la solution?

« Si le secteur de la santé a longtemps connu une plus forte prévalence de burn-out, aucune profession n’y échappe réellement aujourd’hui », affirme aujourd’hui François Perl, directeur général du service indemnités de l’Inami, via le quotidien Le Soir.

Plus surprenant, ce dernier affirme que « l’épidémie progresse d’ailleurs à grands pas. Ainsi, le coût de l’incapacité de travail est estimé par l’Inami à 7,1 milliards d’euros en 2017, et parmi les quatre cent mille personnes indemnisées, environ 7 % souffrent de burn-out (soit 28.000 cas) et 15 % de dépression. Il faut d’ailleurs envisager ces deux pathologies ensemble : le burn-out et la dépression ont évolué de façon parallèle ces dernières années, et l’une est encore souvent diagnostiquée à la place de l’autre… Cette confusion a conduit, pendant plusieurs années, à une imprécision statistique de taille : entre 2010 et 2015, le nombre de burn-out a certes doublé, mais de nombreux burn-out étaient, à tort, classés dans la catégorie ‘dépression’. »

 

En septembre 2016 déjà, les experts reconnaissaient via la RTBF que « le burn-out divise encore le monde médical et il y a débat autour de sa reconnaissance. Certains estiment que ce n’est pas une maladie mentale. Les symptômes d’un burn-out sont très nombreux: manque de courage, incapacité à l’effort, fatigue.. En fait, il existe 176 symptômes reconnus d’un burn-out. Il peut alors être difficile d’établir un diagnostic fiable. D’après le psychiatre André de Nayer, le terme « burn-out » est aussi victime de son succès médiatique : « J’ai des gens qui viennent me dire : je fais des efforts pour l’instant, j’ai peur de m’épuiser. J’ai vu que si j’allais au-delà d’une certaine force, j’allais tomber dans une sorte de gouffre. C’est évidemment exagéré. » D’autres patients peu scrupuleux l’utiliseraient comme prétexte pour être écarté du travail et régler ainsi des situations de conflit avec leur employeur. »

Source : Le Soir – RTBF

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