Les données inquiétantes du baromètre d’employabilité : à peine 1 Belge sur 10 veut travailler jusqu’à 67 ans ou plus.

Pour la troisième fois déjà depuis 2013, Securex mesure à l’aide du baromètre d’employabilité jusqu’à quel âge le travailleur belge pense « pouvoir » , « vouloir » et « devoir » travailler. Moins d’1 Belge sur 10 (8%) veut travailler jusqu’à 67 ans ou plus, tandis que 16% seulement s’en estiment capables physiquement ou mentalement. Le Belge pense qu’il devra travailler jusqu’à 65 ans alors qu’en réalité, il ne travaille que jusqu’à 61 ans. Il est étonnant que ces chiffres restent stables, en dépit des efforts du gouvernement.

Le baromètre d’employabilité est une initiative de Securex. Tous les deux ans, Securex demande à un échantillon représentatif de travailleurs belges jusqu’à quel âge ils pensent « pouvoir », « vouloir » et « devoir » travailler.

À peine 8% des Belges veulent travailler jusqu’à 67 ans ou plus.

Plus de 9 Belges sur 10 (92%) ne veulent pas travailler jusqu’à l’âge légal de la pension (qui est actuellement de 67 ans pour la majorité d’entre eux). La plupart des Belges veulent, en effet, travailler jusqu’à 60 ans. Mais tout n’est pas négatif : 4% des Belges travaillent jusqu’à 70 ans ou plus.

Le fossé avec l’âge légal de la pension s’élèvera à terme à 8 ans. Par rapport aux chiffres de 2013 et de 2015, le Belge ne veut toujours pas travailler plus longtemps. En comparant avec l’année 2013, lorsque l’âge légal de la pension était de 65 ans, le fossé s’est encore agrandi.

Le gouvernement a déployé de nombreux efforts ces dernières années. Il a notamment instauré le « travail faisable et maniable », des aides à la réintégration des malades de longue durée, l’augmentation de l’âge légal de la pension, la limitation et la réforme de la pension anticipée (RCC) et la réforme des emplois de fin de carrière. Ceci n’a toutefois pas encore eu d’impact sur l’âge effectif de la pension, qui se situe encore loin des 67 ans.

Hermina Van Coillie, HR Research Expert : « Cette « non-évolution » est préoccupante face à l’ambition du gouvernement de garder « plus » de gens « plus longtemps » au travail afin de garantir le financement de la sécurité sociale. Le fossé entre « vouloir » et « devoir » travailler est aussi large qu’il y a 2 ans et même encore plus large qu’il y a 4 ans. »

À peine 1 travailleur sur 6 (16%) déclare « pouvoir » travailler jusqu’à 67 ans ou plus.

Plus de 4 travailleurs sur 5 (84%) affirment ne pas pouvoir travailler jusqu’à 67 ans. 63% déclarent même ne pas pouvoir travailler jusqu’à 65 ans. Ce sont principalement les femmes, les travailleurs de plus de 50 ans et les travailleurs peu qualifiés qui se sentent physiquement et mentalement incapables de travailler jusqu’à l’âge légal de la pension.

L’impact de la santé physique et mentale sur le prolongement de la carrière est resté constant ces dernières années. 1 travailleur sur 3 (33 %) déclare que ses habitudes de vie (alimentation, sommeil…) ne lui permettent pas de travailler jusqu’à l’âge de la pension. Pour un peu plus d’1 travailleur sur 3 (38 %), ce sont les conditions physiques de son travail telles que le bruit, la lumière et la température qui ne le permettent pas. 46 % des travailleurs estiment, quant à eux, que la charge mentale au travail, comme le stress, la cadence et l’intensité du travail, ne permet pas de travailler jusqu’à l’âge de la pension alors que pour 29 % d’entre eux, c’est l’équilibre travail-vie privée qui ne le permet pas.

41% pensent « devoir » travailler jusqu’à 67 ans ou plus.

Ce sont surtout les travailleurs les plus qualifiés et ceux de moins de 50 ans qui pensent cela. Pratiquement tous les travailleurs (95 %) pensent devoir travailler jusqu’à 60 ans ou plus. Et en moyenne, tant en 2015 qu’en 2017, le travailleur belge pense devoir travailler jusqu’à 65 ans (64,8 ans). Pourtant, nous constatons que les femmes ne travaillent, en moyenne, que jusqu’à 60 ans et les hommes jusqu’à 61 ans pour ensuite prendre leur pension.

Un changement de mentalité s’impose

Nous avons besoin d’actions concrètes de tous les intervenants réunis : les pouvoirs publics, les employeurs, les travailleurs ainsi que leurs représentants respectifs afin de faire en sorte que les travailleurs puissent et veuillent travailler plus longtemps.

Hermina Van Coillie : « Chacune de ces trois parties joue un rôle crucial dans l’employabilité. La clé du succès réside dans la création d’un contexte sur mesure dans lequel les travailleurs se sentent à l’aise au sein de leurs entreprises et sont eux-mêmes aussi disposés à travailler plus longtemps. Il est crucial que les travailleurs ne se sentent pas seulement obligés de travailler plus longtemps, mais qu’ils le veuillent aussi réellement. Si les travailleurs sont motivés de manière autonome et travaillent parce qu’ils aiment le faire ou qu’ils trouvent que cela a du sens, ils sont alors disposés à travailler 4 ans de plus. Les pouvoirs publics doivent mettre en place un cadre juridique moderne qui permet aux gens de travailler plus longtemps, tout en restant en bonne santé et motivés. »

Eva De Winter, conseillère en prévention du bien-être psychosocial : « Nous constatons sur le terrain que les entreprises et les travailleurs savent quels facteurs sont néfastes pour leur santé mentale. Afin de renverser la vapeur, des interventions complémentaires sont nécessaires : d’une part, des mesures avec un impact structurel et durable sur ces facteurs sources de stress (et donc pas seulement des mesures ad hoc) et, d’autres part, un accent sur des sources d’énergie permettant un appoint de vitalité mentale et de passion. Les travailleurs peuvent renforcer leurs ressources et leur résilience personnelle afin de pouvoir anticiper eux-mêmes les changements et exploiter les opportunités et leurs talents. »

Kris Rayen, HR Project leader Leadership : « Les responsables jouent ici un rôle essentiel. Nous observons qu’ils sont co-responsables au sein de leurs entreprises et doivent sensibiliser leurs collaborateurs à ce sujet. Il est indispensable qu’ils stimulent un climat de bien-être et d’intrapreneuriat. Pour y parvenir, ils doivent créer un contexte empreint de sens, de confiance, de développement personnel et d’engagement. Ceci requiert une autre manière de manager : des responsables qui apprécient leurs travailleurs sur base de leurs compétences, plutôt qu’en fonction de leur âge ou de leur ancienneté. Les responsables doivent leur faire confiance au lieu de les contrôler et aussi veiller à ce que l’atmosphère sur le lieu de travail soit optimale. »

 

À propos du sondage – Cette étude a été réalisée dans le cadre d’une enquête comparative biannuelle. Celle-ci permet de décrire la satisfaction, le stress, la vitalité, l’engagement et l’employabilité à long terme du collaborateur belge. Les données sont recueillies au moyen d’un sondage en ligne, utilisant trois échantillons différents de salariés sur le marché du travail belge. La répartition des échantillons a été effectué selon les variables de sexe, âge, région et statut correspondant au marché du travail en Belgique (selon les données de l’Agence nationale de sécurité sociale et de la Direction générale de la statistique et de l’information économique (ADSEI) du Service public fédéral pour l’économie). En février et mars 2013, il s’agissait de 2.088 salariés. Après rééchantillonnage (l’échantillon représentatif d’un certain nombre de variables sociodémographiques), l’échantillon comptait 1.318 répondants. En janvier 2015, il s’agissait de 1.754 salariés. Après rééchantillonnage, l’échantillon comptait 1.671 répondants. Et en janvier et février 2017, il s’agissait de 1.552 salariés.

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