Employabilité : un énorme malentendu?

Les CEO’s belges se félicitent de l’employabilité de leurs effectifs. Dans le même temps, les travailleurs accordent un score ‘insuffisant’ à leur employeur lorsqu’il s’agit d’évaluer leurs efforts visant à construire l’employabilité durable de leurs collaborateurs. Qui dit vrai?

Le prestataire de services RH Acerta vient de mener une enquête auprès de 415 PDG / chefs d’entreprise et de 2000 travailleurs (1500 employés et 500 ouvriers). Au menu de cette étude : mesurer l’employabilité actuelle des travailleurs, évaluer les mesures et initiatives prises par l’employeur et le travailleur pour augmenter l’employabilité et identifier les attentes futures concernant l’employabilité du point de vue de l’employeur et du travailleur. Avec quels résultats?

Des employeurs très positifs…

« Tant les ouvriers que les employés sont loués pour leur employabilité, leurs connaissances et leurs capacités : selon 70 % des PDG, leurs employés sont disponibles pour différents types de travail. En outre, les chefs d’entreprise sont convaincus que 67 % de leurs employés et 54 % de leurs ouvriers pourraient, précisément en raison de cette employabilité, trouver facilement un autre travail. »

Toutefois, les mêmes chefs d’entreprise reconnaissent que la moitié des employés n’a pas de possibilités de carrière au sein de l’entreprise. Les travailleurs qui ont été interrogés en 2015 dans l’enquête de mesure Talent-O avaient une image équivalente concernant leurs possibilités de développement internes pour d’autres fonctions (44 %). Toutefois, les chefs d’entreprise ne considèrent pas le succès de leurs travailleurs sur le marché du travail comme une menace : ils sont en effet convaincus que leurs travailleurs restent loyaux vis-à-vis de leur entreprise.

« Cette confiance est à nouveau illustrée lorsque les chefs d’entreprise considèrent l’avenir. C’est ainsi que 65,5 % sont convaincus que leurs travailleurs aimeront encore exécuter leur travail actuel dans les cinq années à venir. Seuls 13 % pensent que leurs travailleurs ne seront plus alors aussi motivés qu’ils le sont maintenant, alors que 15 % pensent qu’ils auront dépassé leur fonction actuelle. Une conclusion très optimiste, à ce qu’il semble. Si les travailleurs doivent répondre à la même question, ils ont une tout autre vision. C’est ainsi que près d’un quart des travailleurs déclarent qu’ils auront dépassé leur fonction dans les 3 à 5 ans. Près de 42 % déclarent être prêts alors à affronter un nouveau défi, tandis que 30 % escomptent qu’ils seront moins motivés. »

Enthousiasme non partagé !

C’est un autre son de cloche du côté des travailleurs donc. « Les travailleurs veulent pouvoir continuer à se déployer sur le plan du contenu », indique Philippe Depaepe. Les CEO’s sont invités à se pencher sur le développement de leurs collaborateurs, c’est une évidence. « Et ceci se fait d’abord en dialoguant avec le personnel, car vous identifiez ainsi ses forces et l’évolution au sein de la fonction et de l’organisation devient ainsi une responsabilité commune. Sur la base de ces talents, vous pouvez proposer un trajet de développement assorti de nouvelles responsabilités et de nouveaux défis. Par là, vous fidélisez votre personnel qui continue ainsi à travailler plus longtemps chez vous. Vous augmentez leur employabilité au sein de l’organisation. »

Et c’est là que le bât blesse : les employeurs pensent qu’ils prennent de très nombreuses initiatives pour renforcer l’employabilité de leurs travailleurs. Non moins de 70 % des PDG indiquent faire suffisamment de choses pour augmenter l’employabilité de leurs travailleurs et que le travailleur participe aussi à cet effort : c’est ainsi que selon près de trois quarts des PDG, leurs travailleurs font appel à leur supérieur pour un conseil ou un coaching.
« Mais alors que les chefs d’entreprise sont convaincus que l’on travaille des deux côtés à cet itinéraire de croissance d’une employabilité durable, la réponse des travailleurs dégrise quelque peu : à peine 26,9 % des travailleurs adhèrent à cette conclusion et indiquent que leur employeur fait des efforts pour augmenter leur employabilité. En réalité, moins de la moitié des travailleurs approchent leurs dirigeants pour un conseil. »

Dialogue de sourds? Manifestement, les attentes ne sont pas rencontrées et chacun semble attendre que l’initiative vienne de l’autre partie. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette…

 

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