Enquête nationale sur les pensions 2014: faible niveau de confiance

L’Enquête nationale annuelle sur les Pensions, menée par Delta Lloyd Life, a délivré ses résultats tandis que la coalition suédoise accouchait de son accord doté d’un volet pensions important. Quels sont les constats? L’inquiétude est réelle concernant l’avenir de la pension légale compte tenu de l’absence de mesure forte en matière de protection sociale et de politique des pensions?

Malgré cela, les travailleurs (hormis les indépendants) ressentent peu le besoin de passer individuellement à l’action pour suppléer cette insécurité et continuent à compter sur l’Etat. L’enquête pose donc la question: la réforme de notre système de pension belge ne devrait-elle pas s’orienter vers une responsabilité partagée?

En avril 2014, l’assureur a demandé à 1.000 Belges s’ils s’estimaient suffisamment préparés à leur pension et s’ils étaient prêts à travailler plus longtemps. L’enquête en ligne a été réalisée auprès de personnes âgées de 18 à 64 ans.

« Avant les vacances d’été, la Commission pour la réforme des pensions 2020-2040 a rendu un rapport de 600 pages. Sa recommandation était claire : l’architecture du système de pension belge est complexe et doit être complètement différente », explique Annelore Van Herreweghe, porte-parole de Delta Lloyd Life. « Il appartient donc au nouveau gouvernement fédéral – après consultation avec les partenaires sociaux – de transformer les propositions de la Commission en mesures concrètes. Le Belge n’est pas très optimiste. Force est de constater que les travailleurs indépendants – même s’ils y sont obligés et en raison d’incitations fiscales – prennent mieux en main leur protection sociale. Ils sont logiquement mieux préparés que les autres catégories professionnelles. »

La confiance dans notre système de sécurité sociale et de pension est faible…

La confiance dans la sécurité sociale est faible. 39 % des Belges interrogés se sentent insuffisamment protégés. Ce pourcentage est plus élevé chez les travailleurs indépendants (48 %). En outre, beaucoup pensent que le gouvernement va/devrait se détacher de la sécurité sociale. Seulement un sixième des répondants sont convaincus que le gouvernement pourra offrir une sécurité sociale identique, voire meilleure dans le futur. Cependant, la grande majorité (72 %) ne croit pas que le gouvernement puisse continuer à garantir le niveau actuel de sécurité sociale et pense que celle-ci est amenée à disparaître à terme. Néanmoins une minorité va/compte faire quelque chose afin d’être mieux protégée. Seulement 15 % des répondants qui s’attendent à ce que les choses ne s’améliorent pas ont eux-mêmes pris des mesures supplémentaires. Le désir (ou le besoin) de prendre des mesures supplémentaires est plus élevé chez les indépendants (22 %) et chez les 18-35 ans (21 %).

Au-delà de la faible confiance du Belge dans la sécurité sociale, celui-ci est également convaincu que le gouvernement ne fait pas assez pour sécuriser les pensions à long terme. Plus de la moitié des Belges pense que le gouvernement ne sera pas en mesure de continuer à payer les pensions. 68 % d’entre eux craignent que la pension légale ne soit pas suffisante ou que le gouvernement soit obligé de la diminuer (62 %). Deux Belges sur trois pensent que la politique des pensions est carrément insuffisante.

… et la perception erronée de la réalité en matière de pension est flagrante

Le Belge a une vision erronée en matière de pension : il surestime l’âge auquel il part en moyenne à la retraite (60 ans contre 59 ans) et le nombre d’années qu’il travaille effectivement (36,4 ans contre 32,2 ans). Selon Eurostat (2012), le Belge travaille en moyenne 32,2 années. Ce qui signifie qu’en Belgique, nous avons l’une des durées de carrière les plus courtes d’Europe. En 10 ans, la durée de carrière effective a augmenté d’environ 2 ans (29,9 ans en 2003). Le Belge ne surestime peut-être l’âge moyen de départ à la retraite que d’une seule année, mais si cela prend 5 ans pour augmenter la durée de carrière d’une année, cette surestimation est encore plus importante qu’à première vue.

Les répondants pensent qu’ils disposent encore de 16,9 années après leur départ à la retraite. Il s’agit d’une énorme sous-estimation (on a en réalité une moyenne de 24,2 ans de retraite). Cela signifierait que l’on vivrait en moyenne jusque 77 ans. Mais en réalité, nous vivons bien plus longtemps. Ce qui montre que le Belge sous-estime également le nombre d’années pendant lesquelles il sera à la retraite. Selon l’OCDE (2012), les hommes belges on une retraite d’en moyenne 21,8 années. Les femmes quant à elles peuvent compter sur quelques années supplémentaires. Elles ont en moyenne 26,6 années de pension.

« Cette perception erronée de la réalité en matière de retraite indique que le défi est encore plus grand que l’on pourrait le soupçonner. Rien que pour aligner la réalité à la perception, nous avons encore des années de travail », explique la porte-parole de Delta Lloyd Life.

Les Belges, y compris les indépendants, comptent sur le gouvernement

Si l’on commence à parler en termes de solutions, on constate que les répondants n’ont aucune idée de la manière d’aborder la problématique du vieillissement de la population (41 %). Seul un tiers pense que travailler plus longtemps peut être une solution (31 %). Une solution plus fréquemment évoquée par les indépendants (42 %), les répondants plus instruits (42 %) et les personnes à hauts revenus (53 %). En comparaison à l’année dernière, on ne constate aucun progrès dans la volonté du Belge de travailler plus longtemps. L’âge souhaité de départ à la retraite tourne toujours autour de 61 ans. 50 % des Belges pensent même qu’à 59 ans on aurait ‘assez travaillé’. Ce chiffre est en recul par rapport à l’année dernière, étant donné que cette limite était alors à 61 ans. Ce sont les indépendants qui sont prêts à travailler le plus longtemps : jusqu’à 62 ans.

Le Belge attend des pouvoirs publics qu’ils trouvent des solutions et il n’est pas vraiment prêt à y contribuer lui-même. Seuls 10 % des répondants estiment avoir assez épargné ou pris d’autres mesures au cas où leur pension légale serait revue à la baisse. Les indépendants sont plus réalistes : 18 % ont déjà pris des mesures concrètes.

Un tiers des Belges (35 %) estime que c’est uniquement au gouvernement que revient la tâche de garantir leur pension. Plus on vieillit, plus on estime que le maintien des pensions relève uniquement de la responsabilité de l’Etat. Il est frappant de constater que les indépendants partagent également cette opinion. Un quart des répondants (25 %) pensent que l’employeur ou l’entreprise doit pouvoir y contribuer en partie. Dans l’ensemble, cela signifie que 60 % des Belges s’appuient presque exclusivement sur la pension légale.

Si le gouvernement ne s’en occupe pas, pourquoi pas l’employeur?

Le deuxième pilier est la constitution d’un capital pension complémentaire via l’employeur. La moitié des Belges sont partisans de rendre la pension complémentaire obligatoire. Un Belge sur trois (34 %) a accès au deuxième pilier, et c’est pas moins de 44 % des indépendants qui y ont accès. Plus de néerlandophones (43 %) que de francophones (23 %) bénéficient d’une pension complémentaire. Plus de Belges ont conscience de l’importance du deuxième pilier. Comparativement aux années précédentes, plus de répondants opteraient pour une pension complémentaire (51 %) que pour une augmentation de salaire (36 %). Pour la première fois, un plus grand nombre de répondants opterait pour le deuxième pilier. Il est frappant de constater que l’ignorance concernant la pension complémentaire reste élevée. 12 % des répondants ne savent pas s’ils ont ou non une pension complémentaire. Et 35 % des répondants ne savent pas comment leur pension complémentaire leur sera versée plus tard. Ces pourcentages dépendent fortement de l’âge des répondants. Mais même chez les 50 ans et plus, près d’un répondant sur quatre n’est pas bien informé sur le sujet (22 %).

« Le Belge prend de plus en plus conscience de l’importance de la pension complémentaire. Avant tout, il estime que c’est au gouvernement d’apporter les solutions en matière de pension, mais à ses yeux, l’employeur peut aussi faire un effort dans ce sens », explique encore la porte-parole.

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