Grèves en série : pourquoi cela va continuer au-delà du 15 décembre…

Ce n’est pas faire injure à la mobilisation syndicale que de constater que les actions planifiées par les organisations représentatives des travailleurs ne suscitent pas de grand mouvement. Ni du côté des travailleurs qui sont assez peu nombreux à battre le pavé, ni du côté des entreprises qui sont désormais organisées pour maintenir une productivité acceptable tout en respectant le droit de grève.

Le constat n’est cependant pas réjouissant. Il est probable en effet que ce premier cycle d’actions ne soit qu’un prélude… Pour quelles raisons

Les organisations syndicales se plaignent amèrement de la fausse bonne volonté du gouvernement Michel Ier en matière de concertation sociale. Ainsi, la CNE dénonce une nouvelle claque magistrale infligée à la concertation sociale en date du 5 décembre dernier. Tony Demonté, secrétaire général adjoint de la CNE: « Le gouvernement Michel, qui appelle à la concertation sociale la bouche en cœur à longueur de débats et d’interviews, casse la concertation sectorielle et interdit à des fédérations patronales, à des entreprises et à des organisations syndicales de passer des accords qu’ils estiment importants pour l’entreprise. »
Comme l’indique la CNE, le gouvernement Michel réuni en kern a décidé le 5 décembre dernier de mettre un terme immédiat à la période de transition pour le report de l’âge de la prépension. Dans son accord, le gouvernement Michel a en effet décidé de reporter l’âge de la prépension conventionnelle (c’est-à-dire négociée dans des conventions collectives de travail (CCT) au niveau des secteurs et des entreprises) de 60 ans 62 ans, au 1er janvier 2015. Le gouvernement précédent, Di Rupo, avait déjà prévu le report de l’âge de la prépension conventionnelle de 58 à 60 ans, à partir de la même date. Autrement dit, à partir du 1er janvier 2015, l’âge de la prépension conventionnelle passe de 58 à 62 ans.

La CNE regrette que « Traditionnellement, ce genre de réforme fonctionne avec une période de transition, pour permettre aux entreprises de s’organiser. Ainsi, de nombreuses commissions paritaires ont programmé des réunions, d’ici le 31 décembre 2014, afin de finaliser des conventions collectives de travail sur des décisions négociées précédemment. Ces conventions permettant aux travailleuses et travailleurs qui sont dans les conditions pour bénéficier du régime actuel, à savoir la prépension à 60 ans, de protéger leurs droits. Une CCT conclue avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi peut en effet prolonger l’ancien système pendant 3 ans.
Sur base d’une proposition de Kris Peeters, le gouvernement réuni en kern ce vendredi 5 décembre a arrêté cette période de transition le jour-même ! Toutes les réunions programmées par les commissions paritaires entre le 5 et le 31 décembre, pour prolonger la prépension conventionnelle à 60 ans, n’ont ainsi plus d’objet. »
Et d’annoncer la couleur donc, comme l’exprime Tony Demonté : « Voici une raison fondamentale, une de plus, de continuer la mobilisation syndicale. Quoi que les partis de la majorité en disent, les travailleurs et travailleuses n’ont pas voté pour l’anéantissement de la démocratie sociale et la destruction de leurs droits et leurs emplois. Car la suppression de toutes ces prépensions se traduira par autant de licenciements secs. »

De son côté, le syndicat libéral explique par la voix de son secrétaire national Olivier Valentin que « le gouvernement a rendu la grève nationale du 15 décembre totalement inévitable », ce dont personne ne doutait soit dit entre nous!

Le syndicat libéral constate au terme de la troisième journée d’action provinciale de lundi dernier, que « le gouvernement n’a manifesté aucune intention de renouer le dialogue social. Au contraire, lors du dernier comité de gestion de l’ONEM, les syndicats ont dû remettre un avis négatif sur diverses mesures fort contraignantes concernant notamment les allocations d’insertion versées aux jeunes qui quittent l’école, l’allocation de garantie de revenus pour les travailleurs à temps partiel, les pertes de revenus pour les chômeurs temporaires, l’augmentation du seuil d’âge pour bénéficier du RCC, la disparition du crédit-temps sans motif et la suppression du complément d’ancienneté. »

Et d’enchaîner comme suit : « Les travailleurs et les allocataires sociaux ne digèrent pas le saut d’index, la modération salariale qui se prolongera plusieurs années, le démantèlement des mesures de fin de carrière et, parallèlement, l’augmentation de l’âge légal de la pension. Le Bureau national regrette amèrement ce comportement négatif du gouvernement. En agissant ainsi, il rend la grève du 15 décembre totalement inévitable. »

Pendant ce temps, les jeunes collaborateurs de la FEB publient le manifeste « Imaginezque », décrit comme une invitation à réfléchir sur l’(in)utilité des grèves avec pour objectif de donner une voix à ceux qui travaillent… Il est à craindre que nus allions au devant d’un échec majeur sur le plan de la concertation sociale. Dites nous ce que vous en pensez, vous connaissez l’adresse : redaction@peoplesphere.be

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