Journée internationale de la femme: il est temps de saisir les opportunités…

La journée internationale de la femme du 8 mars, et l’organisation du Forum Jump de Bruxelles de ce jeudi 5 mars, permettent de mettre en évidence nombre de rapports publics quant au rôle des femmes dans l’économie. Ceux-ci illustrent à la fois la récurrence des constats d’inégalité et les nouvelles perspectives de développement que représenterait une réelle approche proactive.

Comme le souligne donc Isabella Lenarduzzi, organisatrice du Forum Jum: « L’OCDE estime que si le taux de participation des femmes à l’économie était identique à celui des hommes, le PIB augmenterait de 16% en 10 ans. Dans les pays nordiques il y a désormais une corrélation positive entre le temps de travail d’une femme et le taux de natalité. Donc plus une femme travaille et plus elle fait des enfants. C’est un phénomène vertueux qui accentue encore davantage l’impact du travail des femmes sur l’économie. D’un point de vue micro économique, toutes les études prouvent que plus une entreprise est mixte à ses postes de décisions et plus la totalité de ses indicateurs de performance sont élevés. »

D’après le « Harvard Business Review », les femmes représentent un pouvoir d’achat 2 fois supérieur à la totalité de la Chine et de l’Inde mises ensemble mais elles estiment que les produits et services qui leur sont proposés ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Cet ensemble d’éléments est ce que l’on appelle « The Female Economy ».

Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), pas moins de 862 millions de femmes sont non-actives dans le monde. Et les femmes qui travaillent ont du mal à évoluer vers des fonctions dirigeantes. Elles se heurtent au plafond de verre. Seulement 5% des entreprises du Fortune 500 comptent une femme parmi leur direction. Il s’agit d’une opportunité manquée, car les entreprises qui comptent le plus de femmes dirigeantes enregistrent de meilleurs résultats (jusqu’à 34% supérieurs !), selon une étude récente de ManpowerGroup.

Malgré toutes les études et les chiffres qui plaident pour mettre fin à l’inégalité des sexes, les femmes ont toujours beaucoup de mal à se hisser vers des fonctions dirigeantes dans le monde de l’entreprise. Et ce alors que des chiffres du Forum Economique Mondial indiquent que les pays qui ont cassé le plafond de verre gagnent en compétitivité. Dans une enquête menée par ManpowerGroup auprès de 20.000 employeurs dans 42 pays et territoires partout dans le monde, trois employeurs sur dix confirment que les femmes obtiennent trop peu d’opportunités de développement. La moitié des employeurs interrogés n’ont mis en place aucune politique pour promouvoir les possibilités d’évolution des femmes.

La Belgique obtient néanmoins un bon score en matière d’égalité des sexes dans le ‘Global Gender Gap Report 2014’ présenté au Forum Economique Mondial et qui s’intéresse aux opportunités des femmes au sens large (politique, enseignement, santé, économie). “Notre pays se situe à la 10e place parmi pas moins de 142 pays (Allemagne 12e, Pays-Bas 14e, France 16e et Royaume Uni 26e)”, observe Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. “La Belgique, et le monde occidental en général, doit surtout sa bonne performance à l’égalité croissante en matière d’enseignement et de santé. Dans les milieux politiques et économiques, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.”

Qu’est-ce qui empêchent encore les employeurs de permettre aux femmes de gravir les échelons?

Les préjugés, à en croire l’étude. Alimentés par des stéréotypes et une mauvaise perception. Les hommes pensent trop souvent que les femmes ont d’autres priorités. Les employeurs doivent davantage réfléchir à la façon dont les femmes, avec leurs qualités, créent de la valeur pour l’entreprise. D’où le besoin de prendre des mesures ‘top-down’, qui viennent de la direction, et de stimuler la diversité. 56% des employeurs constatent que leur direction est impliquée dans les programmes de diversité mais seulement 15% sont ‘récompensés’, sous la forme de bonus, pour obtenir des résultats en la matière.

Enfin, les femmes décrochent trop peu de fonctions avec une responsabilité qui pèse sur les bénéfices ou les pertes. Avec pour conséquence qu’elles ont du mal à acquérir de l’expérience pour se hisser à des fonctions dirigeantes supérieures. En d’autres termes : il y a trop peu de femmes susceptibles d’être promues, ce qui fait aussi qu’il y a trop peu de femmes leaders capables de jouer un rôle de mentor auprès des plus jeunes. Et ce, alors que 36% des employeurs au niveau mondial ont des difficultés à recruter les talents recherchés. Les employeurs peuvent rompre ce cercle vicieux en explorant par exemple des viviers de talents alternatifs, tels que les immigrés, les travailleurs plus âgés et les jeunes. Environ 25% le font vraiment, mais seulement 2% engagent réellement des femmes.

La société dans son ensemble, les entreprises, l’enseignement et les pouvoirs publics orientent encore trop souvent les femmes vers des carrières dans des fonctions de support. Trop peu vers des métiers et des études technologiques. C’est pourquoi il est important que toutes les parties prenantes se comportent en tant qu’ ‘ingénieurs sociaux’ et dépassent les schémas de pensée et attitudes classiques afin de stimuler l’égalité des chances. Mais nous n’y sommes pas encore. En dépit d’une évolution positive, – l’égalité hommes-femmes sur le plan économique est passée de 56% en 2006 à 60% selon le Global Gender Gap Report 2014 – il faudra à ce rythme encore attendre 2095 pour combler totalement le fossé.

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