Les larmes de Monsieur Hulot pourraient bien être les nôtres…

Lors du passage de témoin à son successeur, l’ex-ministre d’état français en charge de l’écologie, Nicolas Hulot, a dû essuyer quelques larmes. Il y avait fort à craindre, à partir de ce moment, que les commentateurs politiques se montreraient particulièrement durs vis-à-vis du ministre star qui a pris lui-même la décision de quitter ses fonctions. Certains ne l’ont pas loupé. La majorité d’entre eux s’est toutefois abstenue. Peut-être ont-ils pris conscience de ce que ces larmes pourraient signifier pour chacun d’entre nous?

Pourquoi évoquer l’écologie sur notre plateforme consacrée aux questions concernant le People Management? Y a-t-il des leçons à tirer pour nous, en tant que travailleurs, et pour nos entreprises?

Et bien oui, les enseignements sont nombreux. La démission de Nicolas Hulot et l’émotion qui l’a submergé au moment de prendre cette décision puis de l’assumer face à ses collaborateurs, concerne bien sûr la problématique écologiste. Mais elle nous dit aussi d’autres choses.

La première – évidente – est que nous ne progressons décidément pas en matière de gestion durable (et raisonnable) des ressources. Ceci se vérifie tant pour les éléments fondamentaux, l’eau, la terre,… que pour les êtres humains parce que nous sommes persuadés que ces ressources sont inépuisables! Lorsqu’il s’agit de choisir entre la performance et la préservation, les choix sont vite faits ! Au détriment de la pérennité de notre environnement.

La deuxième va peut-être vous surprendre… Mais nous devons bien constater que la nouvelle économie, dite du partage et de la collaboration, ne parvient pas – pour l’instant – à ancrer dans nos pratiques quotidiennes de nouveaux réflexes plus responsables. L’écologie politique aurait dû disparaître en fait, pour s’intégrer naturellement dans les principes qui régissent la nouvelle économie. Mais la greffe ne prend pas. Nous vivons même actuellement une phase d’affrontement sévère entre cet idéal de partage et la recherche de plus-values immédiates. L’issue de ce combat est loin d’être certaine.

La troisième leçon, enfin, concerne l’état de fatigue de notre terre. Celle-ci nous donne tous les signaux d’un organisme qui n’en peut plus d’être soumis à de telles pressions. « La maison brûle… Et nous regardons ailleurs », disait déjà il y a une vingtaine d’années un président français inspiré déjà par Nicolas Hulot. Comment ne pas comparer l’état de notre planète avec celui d’un grand nombre de nos collègues? Il est normal que les manifestations de mauvaise humeur (en ce compris les démissions) et les contestations soient de plus en plus nombreuses dans nos organisations. Ce sont des signaux d’alerte. Ce sont des mini-tornades qui pourraient un jour déboucher sur de réelles tempêtes dévastatrices.

Comment pouvons-nous réagir? Quelles sont nos options? Il y a au minimum trois voies envisageables. Primo, le désenchantement et l’abandon. Ce n’est pas glorieux, nous sommes d’accord. Secundo, la colère. Attention alors à rester maître de nos actes… Et tertio, la détermination à rassembler autour de nous pour faire face.

Dans tous les cas, il n’y a rien à redire si, face à ce constat alarmant non seulement sur le plan écologique mais aussi sur la manière dont nous semblons vouloir continuer à travailler ensemble, nous nous laissons aller à verser quelques larmes de tristesse, de rage ou d’espoir.

Jean-Paul Erhard

 

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