Le scanner complet du marché de l’emploi en Belgique

Avec du recul, force est de constater que les tendances de fond du marché de l’emploi belge ne sont pas brillantes. Selon le rapport « Human Capital Trends in Belgium » édité par PwC, la productivité de la main d’œuvre a progressé mais la lourdeur des charges fait reculer le rendement de notre capital humain.

Dans le cadre de cette étude, l’équipe de conseillers en gestion des ressources humaines belge de PwC analyse le marché du travail en Belgique et le compare avec les tendances au niveau mondial. L’échantillon pour cette étude longitudinale (2006-2013) regroupe 594 moyennes à grandes entreprises belges (> 250 employés) dans huit secteurs différents : produits chimiques, communication et médias, ingénierie et fabrication, produits pharmaceutiques, détail et loisirs, services, technologie et services publics.

Le marché belge du travail n’est pas encore totalement rétabli : depuis la crise, le nombre d’emplois a reculé de 3,9 %.

Les emplois des équivalents temps plein (ETP) des entreprises belges n’ont pas totalement retrouvé les niveaux antérieurs à la crise (2008). Qui plus est, les entreprises belges restent prudentes lorsqu’elles recrutent du personnel. En 2013, le nombre d’ETP dans l’échantillon était 3,9 % plus faible qu’en 2008. Peter De Bley, Partner et Global HRM Consulting Leader chez PwC commente ces évolutions : « Les entreprises suivent un modèle de comportement prévisible pendant et après les périodes de crise économique. Pendant, elles coupent dans les programmes de formation, réduisent les effectifs, gèlent le recrutement et limitent les salaires. Après, elles mènent une course au recrutement afin de repeupler leur main-d’œuvre amoindrie qui les conduit à une moins bonne adéquation entre les talents et les emplois. »

En Belgique, nous avons assisté à un transfert des emplois entre différents secteurs

En particulier au niveau des secteurs des produits chimiques, de l’ingénierie et de la production qui ont enregistré une baisse respective de 13,8 % et 13,2 % (valeur médiane) depuis 2006. Pendant ce temps, les ETP des entreprises pharmaceutiques et de détail et loisirs ont respectivement augmenté de 13,4 % et 8,0 % (valeur médiane).

Les chiffres de rotation du personnel sont également un indicateur de la santé fragile de l’emploi en Belgique

De 2011 à 2013, les taux moyens de licenciement ont augmenté de 13,7 % et les taux moyens de démission ont diminué de 12,8 %. La crise en Belgique n’est pas encore terminée.

En Belgique, le « travail marginal », caractérisé par l’utilisation de contrats à temps partiel et de courte durée, a permis d’absorber le choc de la crise économique.
Les contrats à temps partiel ont augmenté de 33,9 % (valeur médiane) depuis 2006. Marjan Verbeeck, HRM Manager chez PwC, explique: « Les contrats de courte durée permettent aux entreprises de rester flexibles en cas de crise économique, comme le montre la chute de 30,2 % (valeur médiane) de 2008 à 2009 et celle de 22,1 % (valeur médiane) de 2011 à 2013. » À titre de comparaison : au niveau international, les entreprises très performantes qui ont évité cette «habitude de reprise» (et la moindre qualité de recrutement qui en découle) se sont concentrées sur l’adaptabilité. Cela implique qu’au lieu d’une course au recrutement, elles ont mis l’accent sur l’adéquation entre le profil recherché et les différents talents, la formation, l’engagement et l’embauche efficace.

Les investissements en formation et perfectionnement ont augmenté ces dernières années

Après une première baisse significative pendant la crise (-18 % de 2007 à 2009), les heures par ETP dans le secteur belge de la formation et du perfectionnement (F&P) ont progressé régulièrement (+16,6 % en valeur médiane en 2013). Cette évolution est contraire au reste de l’Europe occidentale marquée par une baisse constante des heures/ETP dans ce domaine (-25 % depuis 2009). En 2013, la Belgique, autrefois largement à la traine, n’était que de 4 % en dessous de la valeur médiane de l’Europe occidentale. En 2013, 75 % des employés belges ont participé à au moins une journée complète (7,5 h) de formation et 50 % d’entre eux ont suivi plus de 14 h. Les investissements en formation par ETP en Belgique ont également augmenté ces dernières années. Depuis 2007, ils affichent une hausse de 31,9 %, (valeur médiane) pour atteindre en 2013 une valeur de 21,4 % supérieure (valeur médiane) au reste de l’Europe occidentale. Mais le coût horaire de la formation et du perfectionnement en Belgique a augmenté de 17,1 % entre 2009 et 2012 (valeur médiane). Il stagne depuis. Cette évolution soulève la question de l’efficacité de la formation et du perfectionnement en Belgique.

En Belgique, la diversité de sexes est restée assez stable ces dernières années

Aux quatre coins du monde, près de 54 % des diplômés sont des femmes. Mais au niveau des cadres dirigeants, seuls 5 % des membres de conseils d’administration dans le monde sont féminins. En Belgique également, la diversité de sexes à tous les niveaux hiérarchiques est encore loin d’être réalisée.

Le rendement sur investissements en capital humain a reculé depuis 2010

En Belgique, la productivité de la main d’œuvre a augmenté considérablement (+18 % en valeur médiane depuis 2009, chiffre d’affaires par ETP : € 285 000 en valeur médiane). Toutefois, cette amélioration est largement neutralisée par l’augmentation constante des coûts des ressources humaines et non humaines (+15 % en valeur médiane depuis 2009, € 268 000 en valeur médiane). Mais cette progression de la productivité de la main d’œuvre ne se traduit pas par une hausse des bénéfices/ETP (-25,7 % en valeur médiane depuis 2010). Cependant, les bénéfices par ETP en Belgique continuent de se maintenir à la hauteur des quatre pays les plus performants d’Europe occidentale. A l’instar des bénéfices, le rendement des investissements consentis en capital humain belge (HC ROI) s’est détérioré ces dernières années (-4,7 % en valeur médiane depuis 2010), en partie en raison d’une croissance constante du coût salarial moyen et d’une hausse des charges non salariales depuis 2009. 2009.

En comparaison à ses voisins européens, le HC ROI n’a jamais été le point fort de la Belgique. Le pays n’a jamais atteint le haut du classement en termes de HC ROI et a même chuté à la dernière place de tous les autres pays d’Europe occidentale en 2013. Pour améliorer notre compétitivité en Belgique, les charges salariales comme non salariales doivent donc continuer à baisser.

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.