Le travailleur belge et ses vacances: une relation contradictoire

Selon une enquête réalisée par le bureau iVox pour le compte d’un groupe d’intérim, un travailleur sur trois part en vacances dans un réel état d’épuisement. Pourtant, près d’un sur deux entretient encore des contacts avec le travail durant ses congés, un sur trois lit ses e-mails et/ou décroche avec difficulté de son travail.

Premier enseignement: les vacances représentent une nécessité pour 58% des travailleurs. Mais même en vacances, près d’une personne sur deux ne décroche pas totalement. L’enquête menée auprès de 400 travailleurs (ndlr – un bémol à apporter donc sur le plan de la représentativité de cet échantillon…) semble indiquer que la charge de travail ne permet pas de ‘couper’ totalement lorsque l’heure est à la détente.

Comme il ressort de cette étude, « deux travailleurs sur trois éprouvent une forte pression au travail et un sur trois déclare ne pas parvenir à se détendre totalement après sa journée de travail, ni même le week-end. Un sur deux voit des collègues tendus et une augmentation des cas de burn-out. Un sur trois estime que sa santé pâtit d’une vie trop agitée. Fort heureusement, 40 % des répondants envisagent positivement cette pression professionnelle, parce qu’ils prennent du plaisir dans leur emploi. »

L’atténuation des frontières entre vie privée et vie professionnelle joue certainement un rôle dans ce constat. La responsabilité est cependant partagée entre employeurs et employés et il appartient aux deux parties de veiller à améliorer l’équilibre entre les heures de travail et les plages de repos.

Les vacances, un remède précieux

Comme l’explique le professeur Dr Marijke Verbruggen de la KULeuven, « une vie trépidante requiert suffisamment de périodes de repos et de tranquillité, nécessaires pour recharger les batteries. C’est réellement important, autant que prendre des vacances. Les études montrent que celui qui ne prend pas de vacances finit par souffrir de problèmes de santé, parfois des années plus tard. Cela étant, pression au travail et stress ne sont pas nécessairement négatifs. Le stress positif crée des opportunités et des challenges. Mais le plus important, lors des périodes de stress intense, est d’obtenir suffisamment de reconnaissance et de soutien de la hiérarchie, des collègues et de la famille, et assez de sources d’énergie, par exemple des activités sportives ou de détente entre amis ou collègues. »

La réalité est cependant souvent différente. L’enquête remarque que, « même en vacances, le travail demeure présent. Près de la moitié des gens gardent des contacts occasionnels avec le travail et un tiers lit régulièrement ses e-mails. Bien qu’une personne sur trois ne trouve pas gênant de remplir une tâche professionnelle durant ses vacances, une proportion identique de travailleurs déplore de ne pas pouvoir déconnecter totalement du travail pour se détendre sereinement. Mais le stress est grand au moment de reprendre le quotidien, parce que dans trois quarts des cas, le travail s’est accumulé. Les tâches ne sont assumées par un collègue ou un intérimaire que dans la moitié des cas. »

« La façon de faire le plein d’énergie et de recharger les batteries épuisées d’une longue année de travail dépend d’une personne à l’autre. Pour l’un, cela se produira en alternant travail et détente, tandis que l’autre voudra clairement séparer ces deux périodes. Chacun développe ses propres solutions. Il est très important que les travailleurs aient suffisamment de liberté de choix et d’autonomie dans leur vie professionnelle », explique le professeur Verbruggen.

Des vacances plus longues pour travailler plus longtemps

Près d’un travailleur sur deux affirme que de longues interruptions de carrière s’avèrent nécessaires pour pouvoir travailler plus longtemps. Selon une personne sondée sur trois, ce serait la seule façon de se détendre totalement. La majorité des répondants regrettent donc que le crédit-temps pour ce genre d’interruption de travail ne soit plus encouragé ni soutenu par les autorités. Jusqu’avant le nouveau régime, un sur dix avait d’ailleurs l’intention de prendre un crédit-temps en 2015. Plus de la moitié des répondants sont convaincus que sans cette forme d’interruption de carrière, le nombre de burn-out ou de dépressions va encore augmenter.

« Les vacances aident à recharger les batteries, mais en soi, elles ne sont pas nécessairement salvatrices. Tout dépend de ce que l’on y fait et comment. Les vacances actives avec de nombreux contacts sociaux et du sport sont plus réparatrices que ne rien faire du tout. L’intensité des vacances prime d’ailleurs leur durée. Mais quand on connaît un problème de santé, comme un surmenage chronique ou un burn-out, on a droit à un congé de maladie. Il faut en effet plusieurs semaines, parfois des mois pour se rétablir. Et pour cela, des vacances ordinaires ne suffisent pas », conclut le professeur Verbruggen.

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