Le travailleur belge : trop cher ?

« Le handicap des coûts salariaux reste un obstacle important à la création d’emplois. » Voilà ce qui ressort du dernier rapport technique du Conseil Central de l’Economie (CCE). Le CCE n’avance pas qu’un seul chiffre, car des arguments raisonnables donnent à penser que les projections de l’OCDE pour 2015 et 2016 sont trop optimistes.

Que retenir comme constats intéressants de ce rapport ? Le tout tient en 5 points.

1. Le handicap salarial accumulé depuis 1996 atteint 2 ,9% fin 2014. Cette baisse par rapport au rapport technique précédent montre que la combinaison des adaptations du mécanisme de l’index, des baisses de charges et du blocage des salaires- c’est-à-dire le cocktail des mesures concocté par le gouvernement précédent-porte ses fruits.

2. Dans le passé, les prévisions de l’OCDE ont systématiquement été surestimées de sorte qu’en définissant leur politique salariale, les partenaires sociaux ont systématiquement prévus des augmentations salariales trop fortes qui n’ont plus pu être corrigées par la suite. Cette surestimation s’élèverait à une moyenne de 1% par période de 2 ans.

3. Les prévisions trop optimistes de l’OCDE pour 2015-2016 ont eu pour conséquence que le CCE a dû développer des scénarios alternatifs sur la base de données nationales, par exemple. Ces chiffres alternatifs sont évidemment beaucoup plus proches de l’augmentation réellement prévisible des coûts salariaux dans les pays voisins.

4. En ce qui concerne le saut d’index, le CCT table sur son application effective à partir du 1er février 2015, ce qui ramène le coût réel de l’indexation pour la période 2015-2016 à 0,3%.

5. Les augmentations barémiques garanties en vertu de la loi de 1996 atteignaient ces dernières années en moyenne 0,25 à 0,35% paf an, ou 0,5 à 0,7% pour une période de deux ans. Il n’y a pas de raison pour que ce coût soit subitement inférieur, voire nul, au cours des prochaines années.

Par ailleurs, différentes sources (comme le rapport d’experts du gouvernement précédent voire la récente Labour Cost Survey d’Eurostat) confirment qu’en termes absolus (c’est-à-dire le coût salarial horaire exprimé en euros), le handicap salarial du travailleur belge continue à fluctuer autour de 15 à 16% par rapport aux trois pays voisins. Si l’on fait la comparaison à une échelle européenne plus vaste, le handicap concurrentiel belge serait encore plus grave.

« Si le saut d’index n’était pas appliqué et si les coûts salariaux dérapaient à nouveau par manque de modération salariale, des dizaines de milliers d’emplois seraient encore perdus » conclut l’enquête.

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