L’économie collaborative bouscule l’équilibre du secteur du nettoyage.

‘Un travailleur du nettoyage n’est pas un chèque-repas’. C’est sous cet intitulé que la CSC appelle les clients du secteur et les autorités à se mobiliser contre le danger incarné par les plateformes collaboratives. Selon le syndicat, celles-ci menacent gravement les droits des travailleurs du nettoyage.

Le 20 juin, la CSC Alimentation et Services appelle tout le monde à remercier son aide-ménagère. Cette année, cet appel s’adresse en particulier aux autorités. « Les plateformes telles que ‘ListMinut’ et ‘ResQ’ constituent un danger pour le secteur du nettoyage. Près de 20 ans de concertation sociale risquent d’être balayés. »

A chacun de décider comment il aimerait remercier son aide-ménagère pour son travail. Le 20 juin, la CSC Alimentation et Services met traditionnellement les 250.000 travailleurs du nettoyage à l’honneur. « Le respect pour ce métier reste très important pour nous. Or, nous constatons que le respect ne doit pas uniquement venir de l’opinion publique, mais également du monde politique, » dit Pia Stalpaert, présidente de la CSC Alimentation et Services.

Economie du partage

Pendant des années, le secteur du nettoyage s’est situé dans une zone grise. « Depuis l’arrivée des titres-services et la valorisation du statut de travailleur domestique, le métier a été formalisé et revalorisé. » Cependant, la CSC Alimentation et Services attire l’attention sur quelques phénomènes inquiétants. « Dans l’économie du partage, il y a la plateforme ‘ListMinut’, où des demandeurs et des prestataires de services peuvent se rencontrer. Il s’agit de services comme le baby-sitting, sortir le chien, mais également le nettoyage. Ces services sont payants. Le nettoyage coûte entre 10 et 15 euros de l’heure. Après déduction d’une commission, il ne reste plus que 8,50 euros au travailleur. La façon dont le travailleur est assuré et ce qui se passe, par exemple, en cas d’accident, n’est pas clair. Ce ne sont pas là de véritables contrats. »

Les autorités vont réglementer l’économie du partage : jusqu’à 5 000 euros par an, il y aura peu d’impôts et de cotisations de sécurité sociale à payer. « Mais nous craignons l’apparition d’un circuit parallèle au système réglementé. En effet, ListMinut permet aux gens d’entrer en contact les uns avec les autres, et nul ne les empêche ensuite de faire du travail au noir. Il vaudrait mieux interdire le travail ménager dans l’économie du partage. Nous ne sommes pas contre l’économie du partage, mais celle-ci doit être bien réglementée. N’oublions pas ‘Uber’. »

3,50 euros de l’heure
Autre nouveauté : en avril, un secrétariat social a lancé la plateforme ‘ResQ’. Elle permet aux employeurs d’octroyer un nouvel avantage extra-légal à leur personnel : du personnel ménager. Autrement dit, un avantage en nature. « Cet avantage bénéficie d’un ruling très favorable de la part du fisc et de l’ONSS, qui estiment qu’un travailleur du nettoyage coûte entre 3,50 euros et 8,54 euros de l’heure. Mais comment est-ce possible ? Dans le cadre de cette plateforme, le secrétariat social va collaborer avec des entrepreneurs agréés. De qui il s’agit et de quelle commission paritaire ces travailleurs dépendent, n’est pas clair. La question se pose également de savoir qui est l’employeur et qui est le travailleur dans ce scénario. Il est inacceptable qu’une aide-ménagère soit réduite à un chèque-repas. Nous suivrons de près l’évolution de ce dossier. »

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