Nos entreprises ne semblent pas avoir trouvé le point d’équilibre entre les investissements technologiques et le positionnement de l’humain au centre de leurs stratégies.

Basé sur les réponses de presque 10.000 personnes dans 119 pays, dont 455 responsables belges du monde des affaires et des ressources humaines dans différents secteurs, le rapport Deloitte 2019 Global Human Capital Trends, « Leading the social enterprise: Reinvent with a human focus », se veut être la plus grande enquête longitudinale du genre. Elle révèle que les entreprises belges manquent toujours de flexibilité interne et externe et affiche des besoins aigus sur le plan de l’apprentissage des employés et de la réinvention de « l’entreprise sociale », qui met l’accent sur l’individu. Le marché belge semble donc porter peu d’attention aux investissements dans l’automatisation et la robotisation.

Alors que les changements technologiques, économiques et sociaux se succèdent à vive allure, il est essentiel que les organisations aillent bien au-delà des rapports de mission et des programmes ayant un impact social pour placer l’être humain au cœur de leurs stratégies opérationnelles. En Belgique, 65 pour cent des personnes interrogées estiment que l’entreprise sociale est importante, contre 84 pour cent au niveau mondial. Seules 33 pour cent des personnes interrogées en Belgique se disent prêtes à relever ce défi contre 43 pour cent au niveau mondial.

Le marché du travail en Belgique reste à la traîne. Partout dans le monde, les défis à relever sont identiques à ceux de la Belgique. « Mais notre score en termes d’expérience et d’engagement des employés est inférieur à la moyenne mondiale », déclare Yves Van Durme, Deloitte Belgium Human Capital Lead. « La technologie aide les organisations à acquérir un avantage concurrentiel, mais si elle n’est pas gérée correctement, elle peut aussi signifier la perte de l’identité des travailleurs sur le lieu de travail. Les organisations doivent réinventer leur approche du capital humain en tenant toujours compte de l’individu et créer des opportunités d’apprentissage permanent, de développement accéléré et de croissance professionnelle et personnelle. »

La main-d’œuvre alternative mérite plus d’attention.

Le premier point délicat sur le marché belge est l’attention limitée portée à ce que l’on appelle « la main-d’œuvre alternative », comme les freelances par exemple. A l’échelle mondiale, 42% des personnes interrogées la jugent importante, contre 30% seulement en Belgique. Ce qui est à l’opposé de la position des organisations belges qui estiment être tout à fait prêtes pour la main-d’œuvre alternative. « Ce point est à souligner parce que le marché du travail belge offre peu de flexibilité, par exemple en ce qui concerne le commerce électronique. En conséquence, des organisations étrangères telles que bol.com et Post NL ont détourné la part de marché belge. La Belgique a raté le train et continue de le rater ».

Bien que l’économie mondiale n’ait pas affiché de bons résultats ces cinq dernières années, les salaires demeurent un défi. Dans l’enquête, les organisations belges confirment qu’elles sont « sur la bonne voie » en matière de rémunération. Le même avis ne se dégage toutefois pas des discussions actuelles entre employés et syndicats. « Ce décalage souligne une fois de plus que la rémunération est une question de compétitivité mondiale. Si la Belgique veut être compétitive et le rester sur un marché mondialisé, il faut prendre des mesures pour apporter plus de souplesse aux organisations et aux formules de rémunération », ajoute Van Durme.

Manque d’investissement dans l’automatisation et la robotisation.

Dans le monde entier, les organisations mettent essentiellement l’accent sur l’automatisation et la robotisation, mais en Belgique, cet accent est plutôt limité. Par exemple, seuls 28 pour cent des répondants belges contre 64 pour cent à l’échelle mondial indiquent qu’ils s’attendent à des changements majeurs ou plus qu’importants dans la manière de concevoir le travail/l’emploi au cours des trois prochaines années, en raison de l’automatisation. « C’est très curieux, car la Belgique a des coûts de main-d’œuvre élevés. Il serait donc logique d’investir dans l’automatisation et la robotisation pour réduire la charge salariale. Malheureusement, la Belgique ne prend aucune mesure à cet égard et ne rattrape donc pas son retard. »

La baisse de la qualité de l’éducation affecte la création d’emplois.

L’affirmation selon laquelle les personnes hautement qualifiées sont responsables des coûts salariaux élevés en Belgique n’est plus valable face à la baisse de la qualité de l’éducation. Il existe un écart considérable entre les organisations qui ont besoin de personnel formé à la technologie et le système éducatif qui se réforme lentement. Cela crée une zone de friction au sein des entreprises qui doivent former leurs employés en interne, ce qui retarde le développement de nouvelles activités et, par conséquent, la création de nouveaux emplois.

Les répondants belges accordent moins d’attention que la moyenne mondiale à la mobilité interne, ce qui ne favorise pas la flexibilité sur le marché du travail belge. En Belgique, 63% des personnes interrogées estiment que c’est important, contre 76% dans le monde. Seules 34% des personnes interrogées en Belgique se disent prêtes à relever ce défi, contre 40% de leurs pairs dans le monde.

Des intérêts individuels freinent les comités de direction

Enfin, on peut affirmer que, par rapport à l’an dernier, les comités de direction ne fonctionnent toujours pas comme une équipe soudée. 39% des personnes interrogées en Belgique indiquent qu’elles ne le font que rarement ou parfois. « Comme on pouvait s’y attendre, les organisations qui se sont attaquées à cet obstacle difficile ont constaté une très nette amélioration des performances et de la capacité d’innovation de leur organisation », conclut Van Durme.

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