En Belgique francophone, la fédération de l’industrie technologique Agoria, est à l’initiative de projets d’immersion en entreprise pour l’enseignement secondaire qualifiant et de formation en alternance dans l’enseignement supérieur. Mais il reste des freins au sein de nos institutions…

« La visite en Allemagne conduite par le Roi Philippe, visant à découvrir le système d’éducation duale, est un formidable coup de projecteur sur un thème essentiel pour l’avenir de nos jeunes et de nos entreprises technologiques », explique Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie.

Le « dual learning » allemand est un système de formation organisé en partenariat par l’enseignement et les entreprises. Une filière d’excellence en alternance qui devrait d’urgence être étendue et reconnue, comme le rappelle la direction de la fédération.

Agoria précise encore : « L’industrie technologique mène depuis 30 ans un sérieux travail en vue de valoriser les métiers et formations à caractère industriel et informatique. Il est capital que l’éducation à la technologie fasse partie, dès le plus jeune âge, des programmes scolaires. Les formations technologiques doivent être considérées comme des filières d’excellence, plutôt que de relégation, singulièrement en ce qui concerne l’apprentissage en alternance. Il est indispensable que les entreprises soient davantage associées à la formation des jeunes. Reconnaissons que cette évolution des esprits doit encore faire son œuvre, tant dans le monde de l’enseignement que dans celui des entreprises. L’alternance permet aux étudiants d’acquérir les meilleures pratiques du métier et de se familiariser avec la réalité de l’entreprise. Elle permet une mise à niveau des compétences des élèves et des professeurs et donne accès aux équipements de pointe. Enfin, elle assure un véritable tremplin vers des emplois généralement bien rémunérés et stimule souvent chez les jeunes la poursuite de leurs études. Le taux de réussite y est en outre élevé, par exemple proche de 90 % en 2e master en alternance en gestion de production. »

Comment étendre l’alternance ?

Concrètement, Agoria est active avec ses entreprises membres dans le développement de l’alternance avec l’enseignement de plein exercice, suivant des expériences par ailleurs retenues dans les programmes des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Agoria plaide avec insistance pour une extension et une reconnaissance à tous les niveaux mais reste déconcertée par un discours général en faveur de l’alternance qui ne se traduit pas, dans plusieurs cas concrets, par des décisions favorables.

Deux autres réalités d’apprentissage en milieu professionnel existent par ailleurs, toutes ayant une valeur pédagogique :
· d’abord, le stage en entreprise (ou en centre de compétences), généralement de courte durée, qui doit être rendu obligatoire dans les formations technologiques des enseignements secondaire, supérieur et universitaire ;
· ensuite, l’alternance organisée avec des centres spécialisés tels que les CEFA (centres d’enseignement et de formation en alternance) et l’IFAPME, mais qui – à ce stade – est peu adaptée aux exigences industrielles propres aux métiers technologiques, surtout de haut niveau, compte tenu du profil des stagiaires et/ou des spécialisations offertes dans ces centres.