Pas de salaire garanti pendant 2 mois avant 2016!

La mesure relevée à raison dans les divers projets d’accord gouvernemental avait suscité quelques réactions dans le camp patronal. Son abandon provisoire provoque forcément des réactions opposées aujourd’hui.

Comme l’analysait la FEB : « Les négociateurs gouvernementaux ont décidé de porter le salaire garanti à deux mois pour tous les travailleurs. Cela s’est fait au cours de l’ultime nuit de négociations, lors des dernières discussions budgétaires. À ce moment-là, on n’a pas suffisamment pris conscience de l’impact énorme de cette décision sur les entreprises. Selon des calculs de la FEB et de ses fédérations effectués sur la base des chiffres effectifs d’absentéisme, le coût pour les employeurs se révèle en effet plusieurs fois supérieur aux 350 millions EUR d’économies pour l’INAMI (qui devrait verser moins d’indemnités de maladie) et que la hausse de coûts de 177 millions EUR pour les employeurs prévus par le gouvernement. Cette hausse de coûts serait partiellement compensée par une baisse des charges. C’est tout de même là une méthode de travail étrange : d’abord faire payer les employeurs, pour ensuite leur restituer une partie des coûts via une réduction des charges. Cela ne témoigne en tous cas pas de simplicité administrative. »

La mesure pouvait cependant être considérée comme « rationnelle » dans le cadre d’un accord équilibré prenant en compte les attentes de l’ensemble des partenaires sociaux. Mais la FEB considère que son évaluation est peut-être restée lacunaire : « Pour les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, cette mesure représenterait une croissance du coût salarial de 1,5 à 2%. Ce qui signifie que le saut d’index de 2% annoncé perdrait pour eux tout son effet. Cette mesure affecte tous les employeurs, et plus spécifiquement ceux qui sont déjà confrontés au surcoût lié aux nouvelles règles de licenciement et à la suppression du jour de carence en vigueur depuis le début de 2014. Nous ne pourrons pas, de cette manière, relancer l’économie et créer de l’emploi. »

Manifestement, la demande de la fédération des employeurs adressée au nouveau gouvernement et visant à revoir la proposition a rencontré un certain écho. Ce que déplorait la CSC, constatant par communiqué la rapidité avec laquelle le pouvoir exécutif fédéral cédait aux revendications patronales : « Sans la moindre action, la moindre concertation ni le moindre préavis de grève, le gouvernement Michel s’est déjà résolu à retirer cette mesure, après que les organisations patronales aient quelque peu ronchonné. Officiellement, la mesure est reportée à 2016. Mais la CSC apprend que la mesure est en fait abandonnée. De plus, il faudra un effort supplémentaire pour combler ce trou dans le budget. Le record de Belgique de « L’adaptation d’un accord gouvernemental » est désormais de moins de 4 jours. La CSC est curieuse de voir si le gouvernement sera aussi réceptif aux demandes des travailleurs. »

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