Pourquoi la Suisse et le Luxembourg figurent au sommet du Global Talent Competitiveness Index de l’INSEAD?

Et pourquoi la Belgique ne figure-t-elle qu’au 18ème rang, accessoirement? L’étude se concentre sur le développement des talents pour aujourd’hui et pour demain. Elle est le fruit de la collaboration entre le Human Capital Leadership Institute de Singapour et le groupe Adecco.

L’indice mesure la compétitivité des pays sur la base de la qualité des talents que chaque pays peut produire, attirer et conserver. La Suisse se trouve en première position devant Singapour et le Luxembourg. Comme en 2013, le classement est dominé par les pays européens. Seuls six pays hors UE atteignent le top20.

Le haut du classement est constitué de nombreuses petites économies à hauts revenus.

Bruno Lanvin, directeur exécutif Global Indices à l’INSEAD et coauteur du rapport, commente celui-ci : « Ce qui est vraiment frappant, c’est que parmi les trois premiers pays du classement – Suisse, Singapour et Luxembourg – on retrouve deux pays enclavés et une île. Face aux défis géographiques spécifiques et à la quasi-absence de ressources naturelles, ces pays n’ont eu d’autre choix que d’ouvrir leur économie, l’un des éléments clés pour être compétitif en matière de talent. » Il ajoute : « Les pays qui arrivent en tête du classement cette année ont joué le jeu de la mondialisation, et ont très bien joué. » Parmi les autres économies du top 20, on retrouve de nombreux pays avec une tradition d’accueil, comme les États-Unis (4), le Canada (5), la Suède (6), le Royaume-Uni (7) et l’Australie (9). Depuis longtemps, ces pays ont favorisé l’éducation, comme les pays scandinaves, tous dans le top 15 : le Danemark (15), la Norvège (11) et la Finlande (13).

Paul Evans, Professeur émérite de Ressources humaines et de Développement organisationnel à l’INSEAD, et corédacteur du rapport, explique :  » L’une des conclusions les plus intéressantes de cette année est peut-être le regain d’importance des formations professionnelles. Aujourd’hui, l’important, ce n’est pas seulement l’enseignement supérieur, mais c’est aussi d’intégrer les formations professionnelles à l’enseignement secondaire. En Suisse, l’employabilité est un sujet abordé très tôt à l’école. À l’âge de 15 ans, plus de 70 % des étudiants définissent leur « parcours d’apprentissage », qui allie stages pratiques et formations théoriques traditionnelles. » Il ajoute : « Au sein du gouvernement suisse actuel, plus de la moitié des ministres ont suivi un cursus professionnel. Pour assurer la compétitivité future en matière de talent, les gouvernements doivent accorder plus d’importance à la formation professionnelle – c’est-à-dire à l’employabilité. »

Patrick De Maeseneire, CEO du Groupe Adecco, souligne également l’importance des formations axées sur le travail pour développer les talents : « Le décalage en matière de talent est frappant : alors que 33 millions de personnes sont à la recherche d’un emploi aux États-Unis et en Europe, plus de 8 millions de postes restent inoccupés. Parallèlement, certains pays européens connaissent un taux de chômage supérieur à 50 % chez les jeunes. La création d’emploi en Europe et la dynamisation de l’économie nécessitent des réformes structurelles. Les gouvernements et les entreprises comme la nôtre doivent travailler ensemble pour créer un environnement dans lequel les premières expériences professionnelles, l’éducation et les stages préparent mieux les jeunes aux besoins des entreprises. »

Les vingt pays en tête du classement du GTCI 2014 sont tous des pays à hauts revenus. Cela n’a rien de surprenant, étant donné que les pays riches ont de meilleures universités et une plus grande capacité à attirer les talents étrangers du fait de leur qualité de vie et leurs salaires plus élevés qui les rendent plus attractifs. Cependant, outre cette corrélation entre la richesse et la compétitivité en matière de talents, le GTCI révèle dix facteurs clés qui influencent la compétitivité des pays en matière de talents, indépendamment de leur PIB par habitant ou de leur niveau de développement.

Retenons parmi ceux-ci les éléments suivants :
1. L’ouverture est un élément clé pour être compétitif en matière de talent : La Suisse, Singapour et le Luxembourg présentent tous un haut degré d’ouverture en ce qui concerne le commerce, les investissements, l’immigration et les nouvelles idées, s’adaptent à la mondialisation et tirent parti de leurs ressources humaines.

2. Les pays fiscalement stables doivent être compétitifs en matière de talent pour assurer un développement durable : les pays riches en minerais ou en ressources pétrolières, ainsi que ceux disposant d’un avantage compétitif spécifique, devraient favoriser la compétitivité en matière de talent afin d’assurer une prospérité durable.

3. Le développement de talents peut être interne ou externe : certains pays tels que les États-Unis ou les pays européens mettent l’accent sur le développement de talents, alors que d’autres, comme la Chine, attirent des talents étrangers ou envoient leurs talents à l’étranger suivre des formations complémentaires.

4. Les pays qui ne tiennent pas compte de l’employabilité s’exposent à un risque de chômage important : le « développement de talents pour la croissance » implique de répondre aux besoins réels de l’économie nationale. La Suisse, Singapour et les pays nordiques personnalisent leur système d’éducation pour atteindre un niveau adéquat de « compétences utiles ».

5. Les systèmes éducatifs doivent repenser l’enseignement traditionnel : le développement de talents au XXIe siècle doit aller au-delà de l’éducation formelle traditionnelle et développer les compétences professionnelles.

6. La technologie transforme la signification des « compétences utiles » : les changements technologiques auront un effet sur les nouveaux segments du marché de l’emploi, et influencent déjà plus de 250 millions de « travailleurs du savoir » dans le monde.

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