Réduction des charges sociales à 25%: mesure indispensable mais insuffisante!

Première analyse délivrée par PwC concernant une des mesures phares de la nouvelle coalition. La réduction des charges patronales va-t-elle nous permettre de réduire le handicap salarial de la Belgique?

Il va falloir s’y habituer. La séquence de décodage des mesures du nouveau gouvernement ne fait que commencer. A l’issue du séminaire que nous avons proposé ce jeudi 10 octobre en partenariat avec Mercer, il apparaît que plusieurs challenges vont se présenter au sein des départements RH dans les prochains mois. Mais il y aura des opportunités aussi! Marc Lambotte (CEO Agoria) nous expliquait très justement hier que cette réduction peut améliorer notre compétitivité sur le plan salarial de l’ordre de 3 à 4% alors que notre handicap vis-à-vis de pays européens qui sont nos vrais concurrents, tels que l’Espagne, dépasse les 20%… Alors, quel impact réel pour cette future décision?

Comme nous l’indique PwC via communiqué: « La baisse du taux des charges patronales est considérée par certains économistes comme étant un levier efficace afin de relancer à court terme l’économie et la compétitivité des entreprises… Il ressort de l’étude effectuée que la mesure visant à réduire le taux des charges patronales est une mesure importante qui permettrait à la Belgique non seulement de réduire l’écart avec ses pays voisins en matière de coût du travail mais également et surtout de gagner en simplification du système. »

L’étude comparative menée par les experts nuance cependant l’impact réel de la mesure: « Le taux des charges patronales en Belgique est généralement évalué à 33%. Ce taux doit toutefois être nuancé en pratique par l’application des réductions structurelles dont bénéficient l’ensemble des employeurs du secteur privé. Il s’agit de réductions de charges sociales forfaitaires par trimestre qui varient selon la rémunération de référence du travailleur, la catégorie à laquelle appartient l’occupation du travailleur et la durée effective de ses prestations. L’impact de ces réductions est de réduire le taux des charges patronales actuelles à un taux effectif proche voire inférieur à 25% pour les plus bas salaires. Soulignons qu’en outre, l’employeur peut également bénéficier d’une réduction groupe cible pour certains travailleurs (travailleurs âgés, jeunes travailleurs, etc.), compétence transférée au niveau régional depuis cette année. Sur cette base, dans la mesure où le taux de base serait fixé à l’avenir à 25% (avec toutefois maintien des mesures et budgets relatifs aux réductions structurelles pour les bas salaires), l’impact financier bien qu’essentiel pourrait être modéré en pratique. »

Il y a par ailleurs un enjeu majeur en matière de simplification: « La difficulté du système actuel réside à l’évidence dans son manque de clarté. Il n’est, en effet, pas simple d’expliquer aux investisseurs potentiels que le taux des charges sociales en Belgique approche les 33% mais que moyennant l’application de réductions structurelles dépendant de critères spécifiques ce taux est réduit. Cette complexité du système apparaît comme un handicap important pour la Belgique dans la course à la compétitivité. A cet égard, l’application à terme d’un taux de base de 25% ne pourrait avoir qu’un impact favorable pour la compétitivité de la Belgique et pour la gestion de nos entreprises. »

Première conclusion donc: bien que la mesure semble recueillir l’assentiment général du côté patronal, celle-ci ne peut être considérée que comme un pas dans la bonne direction mais pas davantage. Conclusion partagée d’ailleurs par les experts réunis lors du séminaire Laborcost de ce jeudi 09 octobre : les réductions de charges et modifications des systèmes de pension ne prendront leur sens que si elles sont soutenues par une redynamisation de l’activité économique et de l’emploi… A suivre dans nos prochaines éditions, bien entendu!

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