Le travail des robots taxé comme le travail humain? Ce n’est pas pour demain…

Qu’ont en commun Bill Gates, l’emblématique fondateur de Microsoft, et Benoît Hamon, candidat socialiste à l’élection présidentielle française auteur d’un virage radical vers la gauche de l’échiquier politique? Tous deux soutiennent la thèse qui consiste à taxer le travail robotisé de la même manière que le travail humain. Bonne ou mauvaise idée ?

Bill Gates, taillé en pièces depuis lors par la plupart des média business américains à quelques rares exceptions près (voir encadré), expliquait au site Quartz pourquoi il était favorable à l’idée d’une taxation des robots : ‘’Si un travailleur humain produit, disons, une richesse de 50 000 dollars dans une usine, ce revenu est taxé, expose-t-il. Si une machine vient et fait la même chose, on pourrait penser que l’on impose le robot à un niveau similaire.’’

Sommes-nous en train d’assister à une révolution copernicienne? La prudence s’impose… Car, sans faire de procès d’intention à qui que ce soit, il est possible que, du côté patronal, derrière cette argumentation se trouve une invitation élégante à revoir la taxation sur le travail ‘classique’ tout simplement. Celle-ci reste intolérablement élevée aux yeux de la majorité des dirigeants d’entreprise et le fait de suggérer qu’elle soit appliquée aux robots pourrait n’être qu’une démonstration par l’absurde.

Entre-temps, l’idée va faire son chemin. Le quotidien français Libération s’amuse du rapprochement de pensée soudain entre un politicien socialiste et les patrons de la Sillicon Valley : « Que n’a-t-on entendu depuis que Benoît Hamon, le candidat de la raréfaction du travail, a inscrit l’idée d’une taxe sur les robots dans son programme ! Une taxe anti-compétitivité, ont déploré les uns en pointant le retard déjà pris par la France en matière de robots industriels par rapport à l’Allemagne et même l’Italie. Elle va décourager l’innovation, se sont alarmés les autres, en présentant l’ex-frondeur devenu majoritaire comme un malthusien décroissant à vous désespérer ce qui reste d’industrie française.
Le philanthrope et milliardaire américain Bill Gates, qui a davantage potassé ces questions que nos hommes politiques, a dû les cueillir à froid. Il tient un raisonnement identique à celui du vainqueur de la primaire à gauche, selon lequel si un robot remplace un humain, il n’est pas illogique qu’il paie à sa place des cotisations sociales, sans lesquelles l’Etat-providence ne serait plus qu’un doux souvenir… Après Elon Musk, le fondateur des voitures électriques Tesla qui milite pour un revenu universel, et Bill Gates, favorable à une taxe robot, on finirait presque par se demander si Hamon n’est pas le candidat caché de la Silicon Valley. »

Les diagnostics de Messieurs Hamon et Gates ne convergent pas totalement. Là où le politicien socialiste français constate la disparition du travail et cherche une voie de financement de prestations sociales qui ne cessent d’augmenter, le philanthrope américain estime que la robotisation va libérer la main-d’œuvre de leur labeur dans les usines et entrepôts pour «pouvoir faire un meilleur travail auprès des personnes âgées, avoir des classes d’élèves moins nombreuses, aider les enfants qui ont des besoins particuliers». Dans la mesure où ces emplois au service de l’humain restent peu créateurs de valeur au sens purement économique et financier, le transfert de richesses high-tech est nécessaire pour la viabilité de ces nouveaux emplois.

Le Parlement européen dit non !

Les propositions sont sur la table. Le premier parlement à se saisir de la question de la ‘taxe robot’ a été le parlement européen. En effet, un cadre légal en matière de robotique y a été voté en ce mois de février, via l’adoption d’un rapport porté par l’eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux sur les robots. Dans ce rapport, qui se penche également sur des questions d’éthique et de responsabilité de ces machines, un point a été rejeté par les députés européens. Lequel ? Celui qui propose l’instauration d’une ‘’taxe robot’’ destinée à financer un revenu universel en compensation de la perte de travail consécutive à l’utilisation des robots dans l’économie.
« Le rapport fait consensus sur la plupart des points, sauf sur la taxation et le revenu universel» a indiqué Mady Delvaux. La mise en place hâtive d’une taxe robots pourrait selon elle «nuire à l’industrie»

 

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