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Armand Spineux (Louvain School of Management)
« On sent un vent de fraîcheur dans le secteur public »

Professeur en gestion des ressources humaines à la Louvain School of Management, Armand Spineux met en exergue la dynamique particulière qui anime le réseau HR Excellence.


« Il se marque une prise de conscience de la part de ces présidents et directeurs P&O qu’ils sont des acteurs essentiels de la gestion des personnes dans leur service public respectif, analyse-t-il. On est progressivement sorti d’une administration du personnel au bénéfice d’une véritable gestion moderne des ressources humaines. Cette évolution se matérialise ici par une forme d’émancipation par rapport à l’extérieur, vis-à-vis des managers du secteur privé d’une part et, d’autre part, vis-à-vis de l’autorité de tutelle. »
Aujourd’hui, le secteur public en a fini avec les complexes à l’égard de la gestion de l’humain telle qu’elle se pratique dans le privé. « La conviction est de plus en plus répandue qu’on y fait les choses non comme un petit frère qui copierait avec retard ce que fait le privé, mais en développant des solutions originales eu égard aux problématiques complexes et spécifiques qui sont les leurs. On peut parler d’un vent de fraîcheur, même s’il subsiste des lenteurs dans la mise en œuvre. Les politiques développées se révèlent quant à elles bien adaptées et en ligne avec les standards de la GRH moderne. »
L’émancipation la plus explicite se marque par rapport au politique. « On assiste selon moi à l’émergence d’un nouveau type de professionnalisme au plus haut niveau de l’administration, reposant notamment sur l’idée que les mesures qui touchent à la gestion des personnes ne peuvent être aveugles ou bureaucratiques, souligne Armand Spineux. Il y a la conviction qu’en gérant mieux les personnes, on rendra un meilleur service public, ce qui in fine profite aussi au ministre qui peut ainsi justifier plus facilement son action. Les hauts fonctionnaires ne sont pas des porteurs de serviette ou de simples exécutants, mais des professionnels de la gestion publique qui ont une réelle contribution à apporter. Ils sont forces de proposition et moteurs dans la mise en œuvre des solutions envisagées. Un réseau a évidemment plus de poids que des individualités pour porter un tel message. »
Armand Spineux se dit par ailleurs frappé par le fait que les différents thèmes développés dans le cadre du réseau HR Excellence ont rapidement fait l’unanimité, alors que le secteur public se caractérise par une très grande variété d’organisations actives dans divers domaines. « Les participants se sont vite orientés vers les thèmes qui sont les plus utiles à tous, avec énormément de pragmatisme dans la façon de les aborder et en cherchant à produire collectivement des outils et des ‘délivrables’, et pas uniquement à partager des expériences et de bonnes pratiques comme on peut l’observer dans bien des réseaux RH. »
La crise a probablement joué un certain rôle dans cette mobilisation, notamment au niveau des présidents, conclut-il. « Les réponses données par le politique se traduisent pas l’exigence d’économies portant en partie sur les effectifs, notamment par le non remplacement d’une certaine proportion des fonctionnaires partant à la pension. Le réseau a d’emblée pris parti pour une réponse fondée sur le ‘rightsizing’ bien plus que sur le ‘downsizing’, en cherchant à paramétrer plus adéquatement les missions – voire à les recentrer –, en analysant comment les remplir au mieux et en identifiant des pistes de réallocation des moyens disponibles dans une dynamique d’amélioration. Ce n’est bien sûr pas à l’administration de (re)définir ses missions, mais c’est son rôle d’alerter le politique sur le fait qu’avec moins de moyens, il n’est plus possible de tout faire sans identifier des priorités. C’est aux politiques que revient la responsabilité de définir ces priorités. »

 

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